• Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Quelles sont tes études ?

Je m’appelle Pauline, j’ai 32 ans, je viens d’une petite ville de Charente Maritime, Saintes.
Dès mon plus jeune âge, je me suis engagée dans des projets associatifs : conseil municipal enfant, projets associatifs divers et variés… Derrière, il y a toujours eu l’élan d’être au service de transformation sociale, vers un monde plus vivant et solidaire.
Choquée par la faim dans le monde, j’ai démarré mes études supérieures par une école d’ingénieur en agriculture, à Angers, l’ESA. Je pensais naïvement que la faim était un problème de production…
J’ai donc rapidement façonné mon parcours afin de me concentrer sur les enjeux socio-politiques de l’agriculture… qui me semblaient bien mieux expliquer la persistance de la faim. J’ai poursuivi par un master de recherche en science politique puis un doctorat en science politique. Ma recherche portait sur une analyse comparée des trajectoires d’institutionnalisation de l’agriculture biologique entre deux pays Africains, le Bénin et l’Ouganda. En fait, je cherchais à comprendre comment l’agriculture biologique s’est développée sur le continent, par qui, comment, avec quel projet politique, et si finalement ses promoteurs étaient parvenus d’une manière ou d’une autre à atteindre des formes de reconnaissances publiques.
Après le premier confinement, je me suis pas mal questionnée sur le sens du métier de chercheur. J’ai eu besoin de revenir de retrouver une proximité avec l’action. Je souhaitais réaliser une recherche au plus proche des acteurs, voir carrément une recherche embarquée. J’ai découvert le champ de l’innovation sociale et de l’ESS, ça a été pour moi la découverte d’un univers passionnant !
Rejoindre Syprès, c’est donc une manière de mobiliser un savoir scientifique au service de l’action, et du projet de transformation social qui anime la SCIC : transformer le regard sur la mort ! J’ai l’impression d’être au cœur d’une fabrique du changement !

  • Quelle est ton implication au sein de Syprès ?

J’ai d’abord découvert Syprès dans le cadre du projet Osons les derniers jours heureux, car j’étais alors post-doctorante au sein du LabCom Destins, un dispositif qui permet de soutenir l’innovation. J’ai rejoins Syprès à la mi-novembre. Au sein de Syprès, je suis recrutée comme ingénieure de recherche en innovation sociale. Je suis chargée d’opérationnaliser la stratégie de recherche et développement. Mon rôle c’est d’abord de comprendre autour du thème de la mort, les problèmes et les besoins rencontrés par les familles que nous accompagnons, les professionnels du funéraires avec qui nous travaillons, mais aussi par exemple les établissements médico-sociaux de la région. Ensuite, mon rôle consiste à construire des expérimentations, qui mêlent savoirs scientifiques et techniques. Pour cela, je m’appuie sur un écosystème d’acteurs, souvent sociétaires de la SCIC, avec qui nous maillons les compétences pour co-construire des innovations. Je fais une sorte d’ingénierie sociale !

  • Peux-tu nous parler des différents projets dans lesquels tu es impliquée ?

Actuellement, aux côtés du pôle ressource sur le territoire du sud de la Gironde, je contribue à la démarche collective Osons les Derniers Jours Heureux, qui vise à créer une « fabrique territoriale des derniers jours heureux ». Je suis investie à plusieurs niveaux, sur la dynamique collective, mais aussi sur certaines expérimentations particulières avec ma casquette « approche Lab ». Je facilite aux côtés d’un groupe dynamique la mise en œuvre d’un accompagnement d’une structure médico-sociale qui souhaite mieux appréhender le sujet de la mort au sein de son établissement.
Je suis aussi chargée de faire vivre l’innovation autour d’un axe clé pour Syprès : l’accompagnement des familles au décès de leurs proches. Je viens de démarrer ce chantier, je vous en dirais plus quand cela aura un peu plus avancé.